Rejetés par les leurs : quand la maladie psychiatrique isole au sein même de la famille
La maladie psychiatrique bouleverse non seulement la personne qui en souffre, mais aussi son entourage. Pourtant, dans de nombreuses situations, la famille finit par s’éloigner, par peur, par épuisement ou par incompréhension. Ce rejet, souvent silencieux, laisse des traces profondes et aggrave l’isolement des malades.
Un rejet souvent invisible mais douloureux
Le rejet familial ne se manifeste pas toujours de manière brutale. Il peut prendre la forme d’un désintérêt progressif, de visites plus rares, d’un ton plus froid, ou de phrases dures comme : « il faut qu’il se prenne en main ». Pour la personne malade, ces gestes anodins deviennent autant de signes d’abandon.
Ce phénomène n’est pas rare. Selon plusieurs études, une majorité de personnes atteintes de troubles psychiatriques ressentent une forme d’exclusion de la part de leur entourage proche. La peur, la honte et le manque de compréhension y jouent un rôle central.
Pourquoi la famille s’éloigne-t-elle ?
Les causes du rejet sont multiples :
- La peur : peur des crises, peur du comportement inhabituel, peur de ne pas savoir gérer.
- Le manque d’information : beaucoup de familles ne comprennent pas qu’il s’agit d’une véritable maladie, nécessitant des soins et un accompagnement.
- L’épuisement : vivre au quotidien avec une personne en souffrance psychique peut être éprouvant, surtout sans soutien professionnel.
- La honte sociale : le regard des autres, encore très stigmatisant, pousse parfois les proches à se taire ou à s’éloigner.
Les conséquences du rejet familial
Être rejeté par sa propre famille est l’une des expériences les plus douloureuses qu’un malade psychiatrique puisse vivre. Elle accentue la culpabilité, la solitude et parfois le risque suicidaire. Ce manque de lien affectif prive aussi la personne d’un soutien essentiel à sa stabilité et à sa guérison.
Du côté des familles, le rejet n’apporte pas non plus de paix. Il laisse souvent place à un sentiment de culpabilité ou de tristesse face à une situation qu’on ne sait plus comment gérer.
Comment reconstruire le lien ?
La réconciliation passe par la compréhension et l’information. Accepter la maladie, c’est reconnaître qu’elle ne résume pas la personne. Les associations de familles et les groupes de parole jouent un rôle précieux pour renouer le dialogue et apprendre à mieux vivre ensemble malgré les troubles.
Un accompagnement professionnel (psychiatre, psychologue, médiateur familial) peut aussi aider à rétablir la communication et à surmo

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